Au pays de Cristiano Ronaldo, le ballon ovale n’a jamais fait les gros titres. Le match de samedi entre le Portugal et l’Irlande au Stadio Nacional do Jamor à l’ouest de Lisbonne n’a pas dérogé à la règle. Et ce malgré son caractère historique, avec la plus lourde défaite de l’histoire de la sélection lusitanienne (106-7). En cherchant un peu derrière le sacro-saint football, on a quand même trouvé des articles sur le sujet dans la presse sportive portugaise. Le ton, lucide sans verser dans la diatribe, raconte un jour noir pour les Lobos.
« L’essai pour l’honneur n’a pas réussi à effacer la douleur du résultat final » peut-on ainsi lire dans les colonnes d’A Bola, soulignant que l’Irlande « menait déjà de 54 points » à la mi-temps (54-0), « ce qui laissait présager une fin tragique pour l’équipe portugaise. » Une fin qui s’est inscrite dans l’histoire du rugby lusitanien avec un écart final stratosphérique de 99 points, soit 4 de plus que le plus large revers du Portugal jusqu’alors, qui datait de la Coupe du monde 2007 contre la Nouvelle-Zélande (108-13). Le seul adversaire, aussi, à avoir passé jusqu’ici la barre des 100 points contre le Portugal. Ils sont désormais deux depuis samedi.
Un pas en arrière pour le rugby portugais
L’Irlande était pourtant privée de ses meilleurs joueurs actuellement en tournée avec les Lions britanniques, ce que ne manque pas de rappeler O Jogo. « Cela n’a pas empêché le match d’être pratiquement à sens unique dès le premier coup de pied, lorsque Stuart McCloskey a franchi la ligne d’essai pour la première fois pour les Irlandais, seulement 46 secondes après le début du match ». Une entame catastrophique qui a donné le ton pour ces Lobos « écrasés par 16 essais irlandais et qui ont fini par lutter, sans succès, pour empêcher le score d’atteindre les trois chiffres pour les visiteurs. »
En guise de circonstance atténuante, O Jogo évoque l’absence des cadres Rodrigo Marta, Raffaele Storti, José Lima, Samuel Marques, Cody Thomas et Anthony Alves, qui avaient porté le Portugal lors de la Coupe du monde 2023, permettant au Petit Poucet d’accrocher la Géorgie (18-18) et de réussir l’exploit de battre les Fidji (24-23).
« L’Irlande a complètement mis à mal l’équipe nationale portugaise, qui, malgré l’opportunité d’affronter plusieurs équipes du ‘Tier 1’ depuis la Coupe du monde 2023 (Afrique du Sud, Écosse et Irlande), a montré, cette fois, qu’elle n’était pas préparée à l’ampleur du défi. » Un vrai pas en arrière pour ce pays qui aspire encore à grandir à l’ombre des meilleures nations de ce jeu.