Pourquoi l’Angleterre est la grande favorite de la Coupe du monde

Si au moins quatre nations ambitionnent de remporter la Coupe du monde de rugby féminin 2025, l'Angleterre, pays hôte, semble nettement se détacher.
Alex Matthews Of England during the women's friendly match between France and England at Stade Guy Boniface on August 9, 2025 in Mont-de-Marsan, France. (Photo by Loic Cousin/Icon Sport) - Photo by Icon Sport

En rugby sûrement un peu encore qu’ailleurs, il ne fait jamais bon de se reposer sur un statut de favori. Malgré tout, celui de l’Angleterre pour cette Coupe du monde 2025 est indéniable aux yeux de tous. Il n’y a qu’à regarder sa côte auprès des bookmakers pour le gain du trophée pour le constater. Le plus généreux d’entre eux vous en donnera à peine plus de 3,50 euros pour 10 euros misés (cote à 1,35), quand il offrira 30 euros (cote à 4) si la Nouvelle-Zélande, deuxième dans la hiérarchie des vainqueurs potentiels, gagne, 70 pour le Canada juste derrière (cote à 8) et… 140 pour la France (cote à 15) !

À titre de comparaison, le Stade toulousain, qui a remporté les deux dernières éditions du Top 14 et fait encore figure d’ogre pour la saison à venir, est pratiquement coté à 2 en moyenne (10 euros gagnés pour 10 euros misés) pour conserver son bien dans 10 mois.

Comment alors expliquer une telle confiance sur d’une nation qui n’est même pas championne du monde en titre et qui n’a soulevé qu’une Coupe du monde au XXIe siècle, il y a onze déjà (2014) quand la Nouvelle-Zélande a remporté toutes les autres éditions depuis 1998 ?

Invaincue depuis novembre 2022

Bien-sûr, le facteur pays hôte compte en partie. Lors de la précédente édition, en 2022, les Blacks Ferns avaient pu compter sur le soutien du public de l’Eden Park d’Auckland pour venir à bout des Anglaises à l’issue d’une finale épique et particulièrement serrée (34-31).

Surtout, parce que cette défaite, qui venait déjà mettre fin à une incroyable série de 30 matchs sans perdre, est la dernière en date des Red Roses. Voilà en effet plus de 1000 jours qu’elles battent inlassablement quiconque se présente face à elles, soit une série en cours délirante de 24 victoires d’affilée. C’est ainsi tout logiquement qu’elles survolent le classement World Rugby avec 97,76 points, soit 7,63 de plus que le Canada, deuxième meilleure nation mondiale.

En préparation de cette Coupe du monde 2025, l’Angleterre a pu s’exercer lors de deux tests qui ont résonné comme deux messages forts à la concurrence. Lors du premier, elles ont passé près de 100 points à l’Espagne, nation qualifiée pour le Mondial (97-7). Pour le second, les filles de John Mitchell n’ont fait qu’une bouchée du XV de France le 9 août dernier à Mont-de-Marsan, infligeant aux Bleues leur plus lourde défaite contre elles depuis 30 confrontations (6-40). Ce soir-là, au-delà du score, les partenaires de Manae Feleu venaient de perdre pour la seizième fois de suite contre leurs voisines d’outre-Manche.

Un statut à assumer, une pression à gérer

Un chiffre qui donne l’étendue du rapport de force entre la première et la quatrième nation mondiale. Qui permet aussi aux Anglaises d’aborder cette Coupe du monde avec un peu plus encore de confiance. « Nous nous sommes préparées pour ce moment depuis trois ans et nous sommes plus que prêtes », a ainsi assuré dans un entretien à l’AFP l’arrière anglaise Ellie Kildunne, désignée meilleure joueuse du monde en 2024.

Avec toujours dans la tête l’échec de 2022 et la nécessité de savoir endosser ce costume d’ultra-favorites : « Je ne me souviens pas d’un moment où les Red Roses n’étaient pas sous pression, tempérait la semaine dernière l’expérimentée avant Abbie Ward. J’ai participé à deux Coupes du monde où on arrivait favorites et on n’a pas gagné. Le jour où l’Angleterre n’aura plus cette pression, ça fera bizarre. Mais je pense qu’on aime ça, qu’on en vit. C’est quelque chose qu’on peut tourner à notre avantage. Et comme c’est une Coupe du monde à la maison, c’est un plus : ce bruit supplémentaire, nos proches dans les tribunes. Les filles vont s’en nourrir et j’espère qu’on le verra dans nos performances.« 

La première d’entre elles, vendredi à Sunderland en ouverture de la Coupe du monde face aux États-Unis (20h30), donnera sûrement le ton du niveau de force mentale de cette équipe appelée à briller sur son sol.

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