Les débuts de saison du FCG sont, quasiment à chaque fois, chaotiques. La saison dernière, le club isérois a démarré avec plusieurs points en moins. Cette année, et alors que le club fait toujours partie des favoris pour la montée en Top 14, la mise à pied de l’entraîneur Nicolas Nadau est venue tendre la situation. Ecarté temporairement pour des paroles jugées offensantes envers le médecin du club lors du match face à Brive, le coach grenoblois doit rencontrer ses dirigeants ce vendredi matin pour connaître la décision finale.
Pendant ce temps, les joueurs font bloc. L’effectif du FCG a décidé ce mardi matin de soutenir Nadau et de ne pas s’entraîner. En clair, les Isérois font grève. Pour l’instant, le choc face à Provence ce vendredi soir est maintenu. « Qu’il y ait une grève ou pas des joueurs ne changera rien. La position du club est claire : les commentaires de notre entraîneur pendant la rencontre à Brive sont inadmissibles« , a d’ailleurs commenté le président du club Patrick Goffi dans les colonnes de Rugbyrama.
Avant de poursuivre : « J’ai vu le rapport du médecin de la LNR, il est très clair et précis sur les termes qui mettent en faute notre entraîneur. Il y est question de propos inadmissibles envers notre médecin de club. Cela constitue une faute et le club a pris la décision d’une mise à pied à titre conservatoire« . Selon lui, la grève des joueurs ne « changera rien » et ajoute « que c’est même contre-productif« . Ou comment rajouter de l’huile sur le feu…
« Désaccord profond »
Face à la situation, Provale, le syndicat des joueurs, a réagi via une lettre ouverte de son président Malik Hamadache. L’ancien pilier hausse le ton, défend les rugbymen et pointe même du doigt un environnement instable ces dernières semaines. « Depuis plusieurs mois, les joueurs du FC Grenoble évoluent dans une atmosphère de travail qui ne nous semble pas conforme aux valeurs fondamentales du rugby ni aux standards professionnels attendus au sein d’un club de haut niveau« , amorce l’ancien pilier droit.
Si Provale tient à préciser que « cette décision ne constitue pas une caution des propos ou actes de M. Nicolas Nadau », l’absence de l’entraîneur semble avoir cristallisé un malaise plus profond. « Les joueurs tiennent à exprimer leur désaccord profond avec la manière dont le club gère cet évènement, qui concerne une personne particulièrement importante dans le parcours sportif du club ainsi que le développement de l’ensemble des joueurs », poursuit la lettre.
Selon Provale, l’éviction du technicien met en évidence une « atmosphère » lourde, marquée par un management contesté, un manque de respect répété envers l’équipe technique et des « conditions de travail jugées insuffisantes en termes de sécurité comme de sérénité« . Le syndicat attend désormais qu’un dialogue constructif s’ouvre entre les différentes parties pour que la situation s’apaise. Une situation pas idéale avant de défier Provence, un autre concurrent à la montée en Top 14 mais qui va devoir se décanter rapidement…