Nicolas Acébès est un homme heureux. Après l’exploit réalisé face à Orléans début novembre 2025, le trois-quarts de Saint-Jean-de-Luz (Nationale 2) s’est posé au micro de Ruck Zone. Cadre du groupe basque, le garçon originaire du Boucau évoque les performances de son équipe, se réjouit de l’identité luzienne et ambitionne de se qualifier à la fin de la saison.
Nicolas Acébès (30 ans) se confie aussi sur le lien avec son frère, Mathieu, bien connu du paysage rugbystique français. Ce dernier est revenu à Biarritz après des passages à Bayonne, Auch, Pau ou encore Perpignan. Les deux frères aimeraient jouer un jour ensemble…
RUCK ZONE – : Comment juges-tu ce groupe, avec ce mélange d’expérience et jeunesse ?
Nicolas Acébès : Ça fait maintenant huit ans que je vois comment évolue l’équipe fanion à Saint-Jean. Il y a beaucoup de joueurs du coin, un gros vivier. Ces jeunes qui arrivent se mettent au diapason. On le voit pendant la période de préparation, la semaine d’intégration… Ils se mettent vite au pli. Et cela nous aide. On a besoin de cela. C’est bien d’avoir ce noyau de joueurs du coin. Sans être chauvin, c’est une identité que l’on respecte et qu’on va faire perdurer.
Faire perdurer l’identité, c’est continuer à former les jeunes et les faire monter en première ?
Le club travaille avec la création du CEL il y a quelques années. Ça a toujours été souligné à Saint-Jean-de-Luz. Ça fonctionne. Alors bien sûr, il y a quelques passages à vide certains années sur l’équipe fanion mais ce n’est pas forcément le cas sur la formation. Quand il y a des jeunes compétents, qui ont envie et leur change, il faut les accueillir à bras ouverts.

Quel est ton rôle ? Es-tu plutôt discret ? Comment te caractérises-tu ?
Je ne suis pas quelqu’un de discret dans le groupe. Si je commence à dire ça je vais avoir le retour du bâton de mes coéquipiers (sourire). J’essaye de faire le tampon entre les purs Luziens, les purs produits de la Nivelle, de Sarre, Ascain… Je viens du Boucau donc je suis aussi une recrue extérieure, d’un club voisin. Mais je fais le tampon entre les joueurs issus du club et les nouveaux car je me suis intégré à 100% avec cette identité luzienne. Elle a des valeurs similaires à celles que j’ai pu apprendre au Boucau. Ça me plaît et c’est très important dans un groupe. Il y en a d’autres qui le font également.
Face à l’ogre Orléans début novembre, le SJLO a su s’imposer. L’après-match a-t-il été festif ?
Plutôt festif, on a bu quelques bières ensemble après. C’est bien de gagner et quand on le fait, il faut partager. On a trop de souvenirs où lorsqu’on perd, ce n’est pas la joie. La plupart des mecs travaillaient le lendemain mais on est resté sages.
Ton frère Mathieu est revenu à Biarritz. Vient-il te voir jouer souvent ?
Il vient aux marches quand il est disponible. Il n’est pas loin maintenant. Un coup il vient, un jour je vais le voir. C’est important pour moi car c’est mon grand frère, ça me fait plaisir quand il se déplace. Il essaye de venir au maximum. Quand on a le temps, on essaye de se supporter mutuellement.
Comment est-il lorsqu’il vient te voir jouer ?
Souvent casquette vissée, dans un coin (rires) sans trop de bruit. On ne l’entend pas puis ensuite on fait un débriefing sur les bonnes ou mauvaises prestations de chacun (rires).
Jouer sous le même maillot ton frère et toi, vous y pensez ?
On se le dit en déconnant. On aimerait bien faire une saison ensemble. Mathieu, il ne faut pas oublier qu’il a 38 ans, que le rugby est plus derrière que devant, il en est conscient. Même s’il est en forme, qu’il performe et qu’il se régale à Biarritz. Bien sûr, moi le petit frère, aimerais faire une saison avec mon grand frère. Lui aussi je pense. Après, quand on passe du rugby professionnel pendant 20 ans et qu’il faut repartir en Nationale et se faire chambrer tous les week-end parce que c’est Mathieu Acébès… Il n’a peut-être pas envie. Est-ce que ça se fera un jour ? Je ne sais pas.
Je me considère comme un joueur qui n’a rien d’exceptionnel, ni en vitesse, ni en technique, ni en jeu au pied, ni offensivement ou défensivement mais si mentalement tu arrives à prendre le dessus sur ton adversaire, à le faire déjouer
Nicolas Acébès, centre ou ailier du SJLO
On connaît le caractère de Mathieu. Comment te décrirais-tu par rapport à lui ?
Mathieu on le connaît tous, on sait comment il est, il passe à la télé (sourire). Ce n’est pas dur de savoir comment il est. On a des traits de caractère similaires. Par l’envie de gagner, c’est surtout ça qui nous anime. L’aspect mental qui est aujourd’hui encore un peu libre dans le rugby. Je me considère comme un joueur qui n’a rien d’exceptionnel, ni en vitesse, ni en technique, ni en jeu au pied, ni offensivement ou défensivement mais si mentalement tu arrives à prendre le dessus sur ton adversaire, à le faire déjouer… J’essaye d’appuyer là-dessus.

Quelles sont tes ambitions personnelles et avec ton club ?
La poule est très homogène. Évidemment, on veut se qualifier. Nous sommes des compétiteurs. Celui qui te dit qu’il veut jouer le maintien… C’est que comptablement il doit y être. Sauf qu’en début de saison, personne ne veut jouer cela. On aimerait se qualifier et personnellement, c’est jouer le plus de matches possibles, se faire plaisir. Nous sommes des amateurs très compétiteurs, qui ont envie de rivaliser avec des clubs beaucoup plus professionnalisés comme Orléans par exemple. Bien sûr qu’on veut aller le plus loin possible, pour jouer plus de matches et vivre le plus d’émotions possibles. C’est notre objectif à nous.