André et Guy Boniface, Christian Darrouy, Benoît Dauga… Ces noms respirent le rugby. Vous en avez sans doute entendu parler. Ces hommes étaient des gloires du rugby français, landais mais surtous du club de Mont-de-Marsan.
Le champion de France 1963 a régulièrement, au cours de son histoire, formé de grands joueurs et vu passer quelques grands de ce jeu. On passe bien évidemment à Thomas Castaignède. Contrairement au voisin dacquois, le Stade Montois avait bien pris le virage du professionnalisme, en réussissant plusieurs montées en Top 14 (saisons 2007/2008 et 2011/2012).
Un staff pas menacé
Oui mais voilà. Le bassin économique landais étant relativement faible, Mont-de-Marsan n’a pu se stabiliser en première division. Constamment, la préfecture landaise, emmenée par Julien Cabannes, Julien Tastet ou encore Yann Brethous, avait réussi à se hisser en phases finales de deuxième division. Dernier exemple en date, le barrage d’accession perdu face à Perpignan en 2022 (41-16).
Depuis la saison dernière, Mont-de-Marsan s’enfonce dans les profondeurs du classement de Pro D2, n’étant qu’avant-dernier et qu’un seul point d’avance sur le dernier Carcassonne. Humiliés à Dax dans le derby landais vendredi dernier (68-14), les Montois ne réagissent plus.
Psychologiquement, on est fragiles
« On savait où se situait, mais on ne se pensait pas si bas. On est la risée de la ville de Mont-de-Marsan« , concédait l’un des cadres du groupe, Christophe Loustalot, au micro de Canal + après la rencontre. Manque de leaders, d’envie (?), de caractère… Une conquête désastreuse et un jeu en berne malgré des qualités évidentes, notamment dans la ligne de trois-quarts. Tout est en panne.
Plus tôt dans la saison pourtant, les Montois avaient battu Vannes, Grenoble et avaient infligé 71 points à Nevers. Les Jaune et Noir ont ensuite été fessés à Brive (68-10), battus au terme d’un non match par Angoulême à domicile (6-16) et donc piétinés à Dax.
« On ne comprend pas. C’est tout le travail qu’il va falloir faire. Ce n’est pas la première déroute de la saison, ça veut dire que psychologiquement, on est fragiles« , a quant à lui réagi Jean-Robert Cazeaux, président du club, dans les colonnes de Midi Olympique. Pourtant, malgré l’urgence et les piètres prestations, les entraîneurs ne semblent pas en danger. « Aujourd’hui, on a confiance dans le staff. Il travaille beaucoup« .
Le groupe porte encore les stigmates de la dernière saison, éprouvante, pas franchement réussie, où des soucis en interne sont apparus. On rappelle que les coaches de l’époque, Stéphane Prosper et Patrick Milhet, avaient été licenciés suite aux mauvais résultats. Rien ne semble avoir bougé…
L’une des vérités aussi est que le club a subi des départs très importants au cours des dernières saisons. Les meilleurs joueurs que sont Naituvi (Racing 92), Latterrade (UBB puis Provence), Coly (Montpellier), Macharashvili (Montpellier puis Agen), Banos (Toulouse) ou encore Ramototabua (Oyonnax puis Castres), sans compter les départs à la retraite des Cabannes, Brethous, Laousse-Azpiazu ont fait très mal aux « Abeilles ».
C’est encore avec tristesse que nous assistons, impuissant, à la chute d’un bastion du rugby français. Mais dans le sport, tout peut aller très vite. Une réaction vendredi contre Oyonnax à domicile peut enclencher une nouvelle dynamique. Le poids de l’histoire doit être gravé dans chacune des têtes montoises. Un club comme celui-ci ne peut pas s’enfoncer encore plus.