Douze équipes, six trophées décernés et au final… un pari brillamment gagné. Le 31 mai dernier, Auch a célébré ce rugby féminin qu’on ne voit jamais autre part qu’en se déplaçant au stade. Avec authenticité et passion, à l’image d’un territoire fondamentalement lié aux valeurs d’un sport qui a pénétré comme nulle part ailleurs dans le pays. Et vous savez quoi ? ça a marché ! Très bien même et certainement au-delà des espérances alors que l’événement devait affronter la concurrence du Top 14 mais aussi de la finale de l’Élite 1, Bordeaux – Toulouse, jouée à 450 km de là sous le feu des caméras de Canal+.
Disons-le, on ne s’attendait pas à voir le chant des oiseaux submergé, dès 9h30 d’un coup d’un seul, en amont de la finale U18 Accession. On n’avait pas vraiment anticipé cette arrivée furieuse de 150 supporters de Bagnères-de-Bigorre, couleurs du club sur les épaules, tambours, klaxons et fumigènes vert et noir dans les mains, bien décidés à pousser fort derrière leurs filles. Et encore merci à eux d’avoir mis un bon coup de pied à nos petits attendus.
Les jeunes bagnéraises ont perdu (face à Dijon) mais le ton de la journée était donné, plaçant haut le curseur d’une chaleur qui n’a fini par redescendre que longtemps après le coucher du soleil. Grâce au spectacle sur le terrain, au rendez-vous malgré la fournaise (32° au thermomètre), mais aussi grâce au nombre de supporters venus de Toulouse, Grenoble, La Rochelle ou même de la région parisienne qui ont donné du corps à l’événement tout en lui garantissant une ambiance bon enfant.
Caroline, Marie-Jo et les autres
Une récompense pour l’investissement des joueuses, pour la FFR qui a organisé cette journée et pour le RC Auch, aussi, qui s’est mis en quatre pour que la fête soit belle. On pense à Caroline, la responsable événementiel et communication du club, qui a répété les courses et les tâches avec plus d’intensité et de consistance qu’un troisième international.
À l’iconique Marie-Jo aussi, en cuisine dès 7 heures du matin, toujours prête à dégainer une assiette de frites et fidèle au poste avec son équipe de super mamies jusqu’à pas d’heure le soir « parce qu’il faut bien faire la vaisselle aussi ! ». Et aux autres membres du RCA, des joueurs au président Sébastien Joya, derrière les buvettes ou au bord des terrains pour garantir que la fête demeure la fête et palier aux éventuels imprévus. Qui furent – hormis un ou deux coups de chaud à gérer en l’absence d’un médecin qui avait déclaré forfait à la dernière minute – bien rares au final.
Et le terrain dans tout ça ? Peu de fausses notes, aussi, à l’image de la masterclass des U18 Élite toulousaines dans la conservation du ballon pour battre le Stade bordelais (24-17) et dire adieu de la plus belle des manières, pour certaines, à la dernière catégorie de jeunes. Ou encore de la gestion du stress des Toulonnaises pour résister au retour des Rochelaises dans une fin de finale Élite 2 étouffante (14-12). Un épilogue de choix pour clôturer cette parenthèse rugbystique enchantée au cœur du Gers.