« On est tellement chanceux« . Voilà ce que soufflait Pierre Mignoni au Figaro en février dernier au sujet de Ma’a Nonu. A ce moment-là, le RCT venait d’annoncer le retour en tant que joker médical dans l’effectif. A 42 ans… « C’est un joueur exceptionnel, un immense leader, qui apporte énormément d’expérience et qui fait rêver beaucoup de monde. Il est surtout très humble. C’est une signature géniale« , on est tellement chanceux« , embrayait le manager varois.

Quelques mois plus tard, l’ancien centre des All Blacks confirmait et s’engageait pour une saison de plus sur la Rade. Sa forme physique exceptionnelle et son leadership ont fait l’unanimité au sein du groupe. Ses performances, elles, sont tout simplement remarquables. A 43 ans, et du haut de ses 103 sélections, le natif de Wellington possède des statistiques parfaites cette saison.

Sur ses trois entrées en jeu, face à Bayonne, Pau et le Racing 92, le puissant trois-quarts au dreadlocks a inscrit… trois essais. Faisant souvent basculer les rencontres grâce à sa vision du jeu et son dynamisme. Alors oui, ce n’est plus le Ma’a Nonu du passé, capable d’effacer de nombreux plaquages grâce à des appuis déroutants. Ou bien de catapulter un attaquant qui fonçait vers lui.

Important dans la rotation

Mais sur le terrain, l’ancien joueur des Hurricanes, des Blues ou encore des Highlanders, répond toujours présent. Plus discret en dehors des terrains, et faisant preuve de beaucoup d’humilité, le Néo-Zélandais distille les conseils, rassure et amène un brin de fraîcheur.

Surprenant d’ailleurs, quand on voit son passage du côté de San Diego, en MLR, où Nonu n’avait pas forcément fait parler de lui. Le centre permet aussi de suppléer parfaitement Cowie ou Frisch, blessés, ou de faire souffler Brex. Face au Racing 92 encore ce dimanche, le All Black formait d’ailleurs une paire de centres inédite avec l’autre vétéran Jérémy Sinzelle.

Les dirigeants toulonnais ne se sont pas trompés. Ce transfert était pourtant un sacré pari. Déjà passé sur la Rade de 2015 à 2018, Nonu s’est attaché la région et à Mayol, où le public n’oublie pas de l’ovationner. S’il n’a pas encore annoncé officiellement la fin de sa carrière à l’issue de cette saison, nul doute que le trois-quarts centre d’exception ne veut pas s’arrêter en si bon chemin.

Vainqueur de deux Coupes du monde (2011 et 2015), deux Tri Nations (2008, 2010) et trois Rugby Championship (2012, 2013, 2014), lors de la période dorée de la Nouvelle-Zélande, Nonu voudrait bien remporter un titre (son dernier ?) avec le RCT. Car, curiosité, celui qui a démarré sa carrière en 2002, n’a jamais remporté un championnat en club. Le moment ou jamais…