Pourquoi le duo Yachvili-Lartot génère autant de nostalgie chez les téléspectateurs

Alors que la tournée d’automne du XV de France est désormais diffusée sur TF1, de plus en plus de supporters et de téléspectateurs redécouvrent avec nostalgie le duo commentateur : Matthieu Lartot et Dimitri Yachvili, pendant tant d’années sur France Télévisions. Leur absence à l’antenne réveille chez eux un sentiment d’un autre âge – mais aussi l’impression que quelque chose s’est perdu.
Les commentateurs et techniciens de France TV "manquent" à certains téléspectateurs. Photo : Hugo Pfeiffer/Icon Sport.
Les commentateurs et techniciens de France TV "manquent" à certains téléspectateurs. Photo : Hugo Pfeiffer/Icon Sport.

Pourquoi le duo Yachvili-Lartot génère autant de nostalgie chez les téléspectateurs

Alors que la tournée d’automne du XV de France est désormais diffusée sur TF1, de plus en plus de supporters et de téléspectateurs redécouvrent avec nostalgie le duo commentateur : Matthieu Lartot et Dimitri Yachvili, pendant tant d’années sur France Télévisions. Leur absence à l’antenne réveille chez eux un sentiment d’un autre âge – mais aussi l’impression que quelque chose s’est perdu.

Les tests matchs du XV de France, qui passaient historiquement sur France Télévisions (France 2), sont retransmis par TF1, qui a racheté les droits des tournées d’automne 2024 et 2025. Ce changement de canal, et donc de duo de commentateurs, suscite une vague de « regrets » et « d’attachement » sur les réseaux sociaux.

Il arrive un moment où l’écran reste le même, mais le son, lui, n’est plus. Pour de nombreux amateurs du ballon ovale, la diffusion de la tournée d’automne du XV de France sur TF1, plutôt que sur France Télévisions, a déclenché une émotion inattendue : celle du manque. Le manque de la voix de Matthieu Lartot, le manque du regard de Dimitri Yachvili. Le commentateur et le consultant ont, semble-t-il, tissé, match après match, une présence familière dans le salon. Aujourd’hui, « leur absence s’entend et se ressent« , peut-on notamment lire sur les réseaux sociaux.

« À chaque coup d’envoi, ces deux voix faisaient bien plus que commenter, elles habitaient le match« , commente un internaute, après le France-Afrique du Sud de samedi soir. Matthieu Lartot, journaliste soudé au rugby depuis son adolescence, lui-même ancien demi mêlée jusqu’à ce que la maladie le contraigne à changer de terrain. Dimitri Yachvili, ancien joueur du XV de France, la main sur la mêlée, l’œil du terrain converti en analyse à l’antenne. Ensemble, sur France Télévisions, même s’ils ne font pas toujours l’unanimité, ils incarnent une époque : « L’heure du rugby comme on l’aime, entre ferveur et connaissance, entre émotion et intelligence.« 

Mais un virage, pourtant pas récent, est survenu (pas question ici de faire la moindre comparaison). Les droits de diffusion des grands matchs internationaux du XV de France ont partiellement changé de porteur. France Télévisions a perdu la couverture de la tournée d’automne pour 2024 et 2025, qui revient à TF1 (commes les Coupes du monde) et à son duo composé de Stephan Etcheverry et de Thomas Lombard, tous deux anciens joueurs et fins connaisseurs. Sans oublier la présence d’Isabelle Ithurburu, transfuge de Canal + en 2023, en plateau ou sur le bord du terrain. De la compétence et une belle expertise, là aussi. Mais pour beaucoup de téléspectateurs, ce déplacement symbolique sur la TNT est aussi le signe d’un autre déplacement : « Celui d’un repère devenu incertain.« 

Or, le rugby se partage aussi dans l’instant-antenne. Quand les diffuseurs bougent, quand les visages changent, les habitudes se dérèglent. Le téléspectateur s’installe pour « reconnaître » un univers : depuis le logo de la chaîne jusqu’au timbre du commentateur. Et quand la chaîne glisse, ce qui semblait immobile peut vasciller.

L’expertise de Yachvili, sa voix parfois ferme, souvent juste, croise la verve de Lartot, capable d’un calembour sur le nom d’un joueur ou d’un geste technique, mais aussi d’un silence solennel quand le ballon tremblait. Un style et un registre différents sur TF1, mais pas moins impactant, pas moins performant. Beaucoup de supporters sont donc formels : « Le binôme de France TV a cette rare qualité : faire exister le supporter devant son écran, non comme simple spectateur, mais comme complice d’une histoire. Le coup de pied arrêté, la mêlée qui souffle, l’essai qui file à la main du talonneur : tout prend un relief particulier sous leurs mots.« 

Aujourd’hui, ce changement de repères interroge directement le lien émotionnel. Le mot « nostalgie » n’est pas trop fort, car une partie de l’imaginaire collectif semble figée à cette absence. Le changement de diffuseur pourrait donc rappeler que, dans notre cœur de supporter, la télévision n’est pas neutre, mais bien matrice d’attentes, d’habitudes, de rituels.

Pourtant, au-delà de l’émotion, ce qui demeure est bien l’image du XV de France même, les mêlées, les mauls, le ciel d’automne au-dessus du stade, la ferveur du « Allez les Bleus !« . Mais « regarder sans ses voix, c’est comme écouter un bordeaux sans souvenir du premier verre. On reconnaît la couleur, on apprécie le bouquet ; mais il manque ce côté croustillant« , peut-on lire sur X.

Dans cette époque où les droits audiovisuels se marchandent, où la chaîne devient objet de nostalgie, la figure de Lartot-Yachvili incarne ce que le supporter aime, à savoir la stabilité, la familiarité, la profondeur. Il n’est donc pas tellement ici question de compétences d’un duo de commentateurs ou d’un autres (c’est à chacun d’en juger), mais plutôt d’un changement de compagnons d’écran qui rassure.

Et au moment où l’automne arrive, avec ses feuilles mortes et ses stades lourds d’humidité, l’absence de ces voix familières rappelle que le rugby est aussi un souffle partagé dans l’instant, oui, mais aussi dans la mémoire d’un salon, d’un canapé, d’un ballon que l’on applaudissait en chœur.

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