Top 14 : Grisaille, petit point et bouillie de rugby – notre résumé de la 9e journée

Sous un ciel d’automne chargé de mêlées et de chandelles, le Top 14 a offert une neuvième journée d’anthologie. Des vagues à Toulon, des mirages à Castres, du velours à Toulouse, et des tempêtes à La Rochelle. Le rugby français, ce grand théâtre en crampons, a encore joué la pièce du week-end : drôle, rugueuse, et un brin absurde. Voici notre résumé.
Menée par un très rugueux Marcos Kremer, l'ASM de Christophe Urios a décroché son premier succès à l'extérieur sur la pelouse de Montpellier. Photo : Alexandre Dimou/Alexpress/Icon Sport.
Menée par un très rugueux Marcos Kremer, l'ASM de Christophe Urios a décroché son premier succès à l'extérieur sur la pelouse de Montpellier. Photo : Alexandre Dimou/Alexpress/Icon Sport.

Top 14 : Grisaille, petit point et bouillie de rugby – notre résumé de la 9e journée

Sous un ciel d’automne chargé de mêlées et de chandelles, le Top 14 a offert une neuvième journée d’anthologie. Des vagues à Toulon, des mirages à Castres, du velours à Toulouse, et des tempêtes à La Rochelle. Le rugby français, ce grand théâtre en crampons, a encore joué la pièce du week-end : drôle, rugueuse, et un brin absurde. Voici notre résumé.

Sous un ciel d’automne chargé de mêlées et de chandelles, le Top 14 a offert une neuvième journée d’anthologie. Des vagues à Toulon, des mirages à Castres, du velours à Toulouse, et des tempêtes à La Rochelle. Le rugby français, ce grand théâtre en crampons, a encore joué la pièce du week-end : drôle, rugueuse, et un brin absurde. Voici notre résumé.

Toulon – Lyon : 54 – 21

Le bateau-corsaire toulonnais a fait tanguer le LOU sur les flots de Mayol : huit essais, deux pénalités, un raz de marée offensif. Le LOU, comme un canoë dans une tempête, n’a pas pu contraindre les Varois, guidés par le chef d’orchestre Baptiste Serin. À l’ombre des cocotiers, la fête était lancée. Dans ce ballet, Toulon a joué le soleil, la mer, l’éclair. Lyon, la mousse qui s’écrase. Résultat : podium provisoire pour Toulon, naufrage annoncé pour le LOU, qui ressemblait à un chat trempé : grognon, impuissant, mais attendrissant.

Pau – Perpignan : 27 – 23

À Pau, la montagne béarnaise a frissonné sous les assauts catalans. Pau l’a emporté, mais à quel prix : quatre essais marqués, deux encaissés, et l’impression que Perpignan a frôlé l’exploit. Le scénario : Pau entame comme une douce aube, Perpignan l’orage inattendu. Le vent se lève, la pluie aussi. Finalement, la Section retient ses godillots et s’accroche à la tête du classement, tandis que l’Usap récolte un premier point comme un marin échoué glane une bouteille à la mer.

Bayonne – Montauban : 49 – 7

Bayonne prouve qu’à domicile, la légende se construit match après match. Sept essais, un festival et des Basques en transe. Bayonne a pris Montauban par la main… avant de l’emmener danser sur un volcan. Les Montalbanais, perdus dans le bleu azur, ont encaissé l’addition sans broncher. Les avants bayonnais, eux, labouraient la pelouse comme des poètes agricoles. À Jean-Dauger, on ne joue pas au rugby, on compose des sonnets. Et Montauban, hélas, n’a su y mettre ni la rime ni le rythme.

Castres – Bordeaux : 26 – 28

Contre Bordeaux, Castres a vu rouge… l’UBB s’est invité au banquet et s’est emparé du couvert. Une victoire à l’arrachée, sans ses stars, et pourtant pleine d’audace. Les Tarnais pensaient tenir la chandelle, Bordeaux a soufflé la flamme. On a vu du suspense, des essais, des mains en l’air… et un dernier coup de poignard girondin. Le bonus défensif pour Castres est un point de consolation. Deux points d’écart, mille regrets tarnais, et l’UBB qui s’enivre d’une victoire sans grand cru, mais au bouquet intense.

Montpellier – Clermont : 7 – 9

Une pure, ou un petit bijou de pragmatisme, selon les points de vue. Trois pénalités, un essai, et beaucoup de poussière. Ce n’était pas un feu d’artifice, mais une pièce en huis clos. Clermont a joué le rugby comme on tricote une écharpe : méthodiquement, sans éclat, mais au chaud. Montpellier a tenté l’improvisation, sans succès : trop de fautes, pas assez de flamme. À la fin, les Jaunards ont gagné à l’usure, laissant dans l’air le parfum rare d’une victoire moche, mais précieuse. On applaudit la défense, on contemple l’efficacité, on soupire pour le spectacle qu’on aurait voulu un peu plus flamboyant.

Toulouse – Stade Français : 29 – 17

Ce fut une pièce en deux actes. Paris, fringant, mène au lever de rideau : un essai, du panache, du rose dans le décor. Mais Toulouse, ce vieux lion du Sud-Ouest, s’étire, bâille, puis dévore tout. L’effet Dupont, officiellement prolongé (jusqu’en 2031) à la mi-temps ? Le Stade Toulousain a signé un classique, avec verve et élégance, pendant que le Stade Français quitte la scène, costume froissé et cravate de travers. On retiendra l’art de la remontée et un Stade Français qui a donné un peu de fil à retordre… avant de s’incliner, tout en privant les Toulousains du bonus. Un petit exploit en soi.

La Rochelle – Racing 92 : 33 – 6

Les Rochelais ont levé les voiles, les Racingmen ont levé les bras… pour se protéger du vent. Sous la pluie et la fureur, La Rochelle a déroulé son rugby d’écume et de houle. Alldritt en capitaine corsaire, Hastoy en timonier inspiré, et une mêlée en granit. Le Racing, englué, n’a jamais su hisser la grand-voile. 33-6 : un naufrage poli, mais total. Sur le Vieux Port, on ne parle plus de tempête… on la célèbre.

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