Top 14 : Boucherie, 0 pointé, symphonie – notre résumé (pétillant) de la 6e journée

Le Stade Toulousain a transformé l'UBB en paillasson, Pau en nouveau roi, et l'USAP continue sa diète forcée de points. Un week-end qui prouve que ce championnat est une pièce de théâtre écrite par un scénariste sous caféine. C'était la 6e journée du Top 14, et si l'on devait résumer l'ambiance, ce serait un peu comme un dîner de famille qui tourne au vinaigre pour certains, mais qui se termine avec le sourire aux lèvres pour les enfants terribles.
Les Toulousains de Thibaud Flament ont éparpillé des Bordelais certes remaniés, mais complètement à côté de leurs pompes. Photo : Loic Cousin/Icon Sport.
Les Toulousains de Thibaud Flament ont éparpillé des Bordelais certes remaniés, mais complètement à côté de leurs pompes. Photo : Loic Cousin/Icon Sport.

Top 14 : Boucherie, 0 pointé, symphonie – notre résumé (pétillant) de la 6e journée

Le Stade Toulousain a transformé l'UBB en paillasson, Pau en nouveau roi, et l'USAP continue sa diète forcée de points. Un week-end qui prouve que ce championnat est une pièce de théâtre écrite par un scénariste sous caféine. C'était la 6e journée du Top 14, et si l'on devait résumer l'ambiance, ce serait un peu comme un dîner de famille qui tourne au vinaigre pour certains, mais qui se termine avec le sourire aux lèvres pour les enfants terribles.

Le Stade Toulousain a transformé l’UBB en paillasson, Pau en nouveau roi, et l’USAP continue sa diète forcée de points. Un week-end qui prouve que ce championnat est une pièce de théâtre écrite par un scénariste sous caféine.
C’était la 6e journée du Top 14, et si l’on devait résumer l’ambiance, ce serait un peu comme un dîner de famille qui tourne au vinaigre pour certains, mais qui se termine avec le sourire aux lèvres pour les enfants terribles.

Le rugby français n’a jamais été aussi près de l’absurde. Entre un Stade Toulousain qui a confondu l’UBB avec une équipe de stagiaires et une USAP qui cherche toujours son premier point, on a frôlé la crise de rire (ou de nerfs). Accrochez-vous, le Brennus n’est pas prêt d’avoir un propriétaire stable. Mesdames, messieurs, les supporters, les arbitres, et vous, les puristes qui croyez encore au « Jeu à la Française » (on vous embrasse), la sixième journée du Top 14 s’est achevée avec le bruit de la vaisselle cassée et le parfum entêtant de l’inattendu.

Section Paloise – Aviron Bayonnais : 47-24

La Section Paloise continue de narguer et déjouer tous les pronostics et s’installe dans le trio de tête. Ce week-end, la garbure a inondé le gâteau basque. Le derby du sud-ouest a tourné court… Les joueurs bayonnais sont tombés et sortis du pré comme des quilles éparpillées. Pau, c’est un peu le hipster du Top 14 : on ne parie jamais sur lui, et pourtant il est toujours là, avec un jeu étonnamment brillant. Son ascension est si rapide qu’on s’attend presque à voir un drone de la LNR venir vérifier le nombre de points comptés. Car la Section Paloise est en tête du Top 14. Relisez-le, on ne sait jamais. Les Palois, qui sont censés jouer le rôle du petit club sympa qui dérange de temps en temps, ont décidé de prendre la tête du championnat, comme un touriste Tuches qui se retrouve président de la République après un malentendu. Les Basques de l’Aviron, d’habitude si fiers, ont sombré. On se demande si les joueurs de Pau n’ont pas remplacé la gourde d’eau des Bayonnais par du pastis sans glaçons.

Lyon – Perpignan : 44 – 19

Le LOU a atomisé Perpignan (44-19), sans donner l’impression de forcer et sans afficher une quelconque sérénité. La meute est partie au trot, mais groupée, jusqu’à dévorer une brebis égarée qui n’a fait que se livrer à ses prédateurs. Les Catalans sont officiellement en train de collectionner les défaites comme d’autres collectionnent les timbres. Zéro point après six journées, on ne peut pas faire pire. La question n’est plus « vont-ils gagner un match ? », mais « vont-ils nous offrir un bonus défensif avant Noël ? ». Une descente en enfer pour l’Usap, fessée par des petits diables de Lyonnais.

Toulouse – Bordeaux : 56-13

Une vraie Symphonie. Sous le ciel violet d’Ernest Wallon, Toulouse a ressorti la baguette magique et Bordeaux le mouchoir. 56-13 : une fessée millésimée, estampillée Sud-Ouest. Capuozzo en funambule, Ramos en sniper, Jelonch en déménageur d’âmes. Le Stade a transformé le terrain en scène d’opéra. L’UBB, elle, a regardé passer la fanfare en cherchant la partition. Toulouse ne jouait pas au rugby : il organisait un festival, et Bordeaux en était le figurant d’honneur. L’UBB, visiblement venue à Ernest-Wallon pour faire ses courses, a présenté une équipe remaniée qui a été balayée plus efficacement qu’un parquet après un cyclone. On parle d’une performance qui rappelle la finale perdue en 2024. Il semblerait que l’UBB ait une phobie des scores dignes du football américain quand elle affronte le Stade. Attention à ne pas laisser le maillot en machine trop longtemps avant les grands rendez-vous, messieurs.

Stade Français – Stade Rochelais : 26 – 24

À Paris, les spectateurs du Jean-Bouin ont eu droit à un final digne d’un film d’action à petit budget. Le Stade Français Paris a dompté le Stade Rochelais 26-24. Et puis c’est tout. On s’est demandé s’il ne fallait pas un temps éteindre la télé. Les Maritimes, qui cherchent toujours à retrouver la boussole de leur double couronne européenne, n’ont pas démérité, mais on ne peut s’empêcher de rester inquiet sur le niveau affiché. Le téléfilm redeviendra-t-il le blockbuster d’actions désiré ? De l’autre côté, le Stade Français, c’est l’équipe qui gagne même en s’excusant. Un peu de suspense, un peu de panique, et à la fin, c’est Paris qui gagne. Ils rejoignent le club des 19 points en tête du classement, prouvant que parfois, l’art de gagner par le plus petit des écarts est aussi un talent.

Clermont – Toulon : 27 – 10

L’ASM a dominé les débats à Marcel-Michelin. Les Jaunards ont livré une prestation solide, notamment en première mi-temps, prenant le large et faisant le break. Ils ont même virtuellement touché le bonus offensif, cette petite sucrerie qui fait toujours plaisir en fin de journée. Mais c’est là qu’intervient le fameux syndrome auvergnat : l’incapacité à conclure parfaitement. L’essai salvateur de Zack Mercer pour Toulon, à la 56e minute, est venu priver Clermont de ce point supplémentaire, tel un chat qui fait tomber une pièce montée à la dernière seconde. Ou ce gosse à la tête blonde qui défait le domino d’un coup de pied. Les supporters clermontois ont soupiré collectivement, habitués à ces fins de matchs frustrantes. L’ASM remonte certes au classement, mais l’air est toujours un peu chargé en regret. On dit que le bonus offensif clermontois s’est envolé comme un pneu sur l’A75, mais la victoire est là.

Montauban – Castres : 28 – 32

Le Castres Olympique s’est imposé à Montauban. On pourrait s’arrêter là. Mais non, allez… Un petit effort. Comme chaque week-end, le CO a rappelé que le rugby est un sport où la victoire ne dispense pas d’une bonne crise de stress. L’USM, elle, a prouvé qu’un carton rouge peut être un excellent coach mental. Le duel entre l’US Montauban et le Castres Olympique avait tout du match de voisin qui tourne à la sieste dominicale pour une des deux équipes. Jusqu’à la 50e minute, le scénario était d’un ennui mortel pour le suspense : Castres, propre, efficace, menait confortablement. Le CO jouait le rugby que l’on attend d’eux : une exécution sans fioriture, une horloge suisse, bref, la garantie d’une victoire sans fun (mais avec les points). Et puis, Montauban s’est fait une fleur. Après une exclusion pour jeu dangereux, l’équipe a eu le déclic du condamné. Voyant qu’ils n’avaient plus rien à perdre (à part le match, mais c’était déjà le cas), les Sapiacains ont soudainement joué comme des forcenés. Castres a alors fait du Castres : l’équipe a paniqué, a regardé l’avance fondre et a fait plus de fautes dans les 20 dernières minutes qu’en une saison entière de Top 14. Le public de Sapiac, sentant l’exploit possible, s’est transformé en seizième homme hystérique. En vain…

Racing 92 – Montpellier : 32 – 25

C’est une victoire qui sent le pragmatisme à plein nez. Disons que le Racing 92 a remporté la rencontre avec l’enthousiasme d’un adolescent qui fait sa vaisselle : c’est fait, c’est propre, mais il n’y a pas de quoi en faire un poème. Si les Héraultais ont eu quelques moments de bravoure, ils n’arrivent décidément pas à trouver la bonne formule, ni la constance. Les 25 points inscrits témoignent d’un certain orgueil offensif, mais leur défense est aussi fiable qu’un château de sable face à la marée. Le MHR est actuellement dans une phase où ils se demandent si le problème vient du maillot, de la pelouse ou des astres. Ils repartent sans point, et commencent à regarder avec inquiétude vers le bas du classement. La bonne nouvelle, c’est qu’ils ont réussi à marquer plus que l’UBB à Toulouse. C’est déjà ça de pris sur l’honneur.

Le Top 14 est un spectacle où les rois tombent, les paysans prennent le pouvoir, et où les Catalans sont en grève du point. Et c’est pour ça qu’on l’aime : il est aussi imprévisible qu’un lancer en touche un jour de pluie. Vivement la 7ème journée !

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